Source Plurielle

▴ Rencontre avec Apollinaire Djouomou

jeune public

[2019] Il parcourt le monde pour présenter ses spectacles et donner des formations. Un jour, alors qu’il rentrait à Bruxelles d’un voyage professionnel aux Antilles, Apollinaire Djouomou s’interroge sur son engagement social et artistique : Pourquoi aller si loin pour chercher de la proximité ? Pourquoi ne pas œuvrer là, juste en bas de chez lui à Forest ? C’est ainsi que l’asbl Source Plurielle prend racine il y a un an, issue (après plusieurs années de maturation) de l’imagination de ce conteur-né, dont le parcours virevolte entre agronomie, arts de la parole et pédagogie.
La mission que s’est donnée l’asbl ? Permettre à des enfants d’être accompagnés par des artistes dans leur épanouissement personnel et social, à travers des activités créatives. Source Plurielle a pris ses quartiers à l’Imprimerie, à quelques rues du BRASS, sur le site où se trouve également un paisible potager collectif. Dès février, Source Plurielle s’associe au BRASS en apportant de l’eau (pétillante, à l’image de son fondateur) à l’inépuisable moulin d’ATOMIX.

Que proposez-vous précisément à Source Plurielle, que tu appelles “plateforme d’artistes formés dans l’accompagnement des personnes” ?
D’une part, on propose à des enfants de 6 à 12 ans de pratiquer des activités artistiques telles que le théâtre, la musique, la danse, les arts plastiques, de la vidéo. D’autre part, on présente à des familles, écoles et associations les créations de nos artistes : des goûters contés et des balades contées dans des lieux insolites. On raconte souvent des histoires dans le jardin, on se laisse inspirer par le lieu de l’imprimerie.

 

Quelle idée avez-vous derrière la tête, en proposant ces activités ?
L’art est à nos yeux simplement un outil pour aller à la rencontre de l’enfant et susciter des envies (par exemple, celle d’apprendre un instrument de musique ou de faire des dessins). Le but réel, c’est de l’aider à s’épanouir, à développer la confiance en soi, le vivre ensemble.

« Je suis semeur d’histoires, animateur à l’écoute de l’enfant et artiste touche-à-tout. »

Comment te définis-tu ? Comme un entrepreneur social ?
Je suis semeur d’histoires, animateur à l’écoute de l’enfant et artiste touche-à-tout. Mais, grâce à mon bagage scientifique, un artiste qui a les pieds sur terre ! Je suis né au Cameroun dans une région agricole, et il y a vingt ans, je suis arrivé en Belgique pour étudier l’agronomie. Je faisais déjà du théâtre en Afrique, des sketches à la radio, du théâtre de rue. Quand j’ai terminé mes études, au lieu d’aller postuler dans une société, j’ai commencé à écrire des histoires et à les raconter. Petit à petit, je me suis investi dans des projets culturels tournés vers la rencontre avec l’autre, et j’ai travaillé en pédopsychiatrie, auprès d’enfants souffrant de troubles du comportement. J’ai toujours eu envie d’améliorer le monde d’une manière ou d’une autre, de favoriser les échanges entre les cultures, d’apporter mon grain de sable, en m’entourant d’autres personnes.

 

Que signifie « source plurielle » pour toi ?
Le nom coulait de source (si je puis dire) et me semble de plus en plus évident chaque jour : La source, c’est la racine, d’où l’on vient. On vient tous d’ailleurs. Et en même temps, on a tous quelque chose en commun !