Hello Quitte X

★ LETTRE DE JEAN

Forest, le 31 janvier 2025,

Mon chaton, ma chouchoute,

Ma moumoute, mon mammouth,

Je t’écris depuis mon lit. J’ai rêvé que je traînais sur un réseau social où tous les gens sympas de ma bulle de filtre avaient migré ; je m’enfilais une série de vidéos de petits chats cute (les derniers temps j’utilise ça comme anxiolytique pour m’endormir). Mais d’un seul coup, tous les petits chats se sont mis à faire compulsivement le salut hitlérien en criant en boucle « Qui mème me suive ! ». Deux d’entre eux ont commencé à répéter de manière stridente : « L’énergie masculine est bonne ! » et « L’agressivité a ses mérites ! ». Devant mes yeux hagards, les deux félins prépubères ont soudain surgi en dehors de l’écran, dégainant des flingues, traversant ma chambre à fond de balle pour aller planter un drapeau américain au milieu du Groenland, sur le planisphère géant au-dessus de mon canap. C’est là que mon réveil a sonné.

Emballé·e dans ma couverture fluffy, j’en suis encore tout étourdi·e.

J’ai envie de te voir. Dans la vraie vie plutôt que dans le metaverse. De bouger sur les rythmes d’un concert, plutôt que rager sur les algorithmes du cyber. Dans un mood plus « All You Need Is Love » que « Sunday bloody Sunday ».

Ça te dirait que je te fasse partager mon boom cardioïde de ce début d’année, un duo de femmes qui combine mélodies électro et chant en farsi ? Ça te dirait de venir avec tes kets à un concert punk un dimanche après-midi ? Et d’apprendre à cuisiner italien avec une superstar italo-carolo des fourneaux ?

Si veux, viens même dès ce soir au vernissage papoter avec nous, autour d’un verre, sur la manière dont on partage les territoires (plus ou moins sauvages) sur lesquels on vit. C’est gratuit, et pourtant c’est pas toi le produit.

Bisou pilou-pilou

Jean Brass

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