Parents solos

▴ Rencontre Nadia Essouayah

[2020]
Dans le paysage associatif forestois incroyablement dynamique, la Maison des parents solos est une des dernières nées. Elle a ouvert il y a 1 an rue du Stade, on y offre une bulle d’oxygène aux familles monoparentales de toute la région bruxelloise (qui en compte 63 000, soit une famille sur 3) : permanences sociales, soutien juridique et psychologique, activités parents-enfants, dont des sorties au BRASS. Rencontre avec Nadia Essouayah, travailleuse sociale.

 

Peux-tu nous expliquer ce que toi et tes collègues faites au quotidien ?

On accompagne des personnes (mamans mais aussi papas) qui, à un moment donné, se retrouvent seul.es avec leurs enfants. On a des permanences physiques et téléphoniques où on prend le temps d’être à l’écoute, de faire le point sur la situation de chaque parent, et on voit quels sont ses besoins et ses priorités. À partir de là, on élabore un plan d’accompagnement : relais vers les différentes administrations et asbl, recherche de logement, relais avec le CPAS pour les problèmes administratifs…

 

En plus de ce volet individuel, il y a un volet collectif…

Oui, on propose des ateliers parents-enfants et des ateliers pour les parents, dans l’idée de favoriser les moments de partage entre le parent et son enfant, et entre les parents. Les activités tournent beaucoup autour du bien-être, mais aussi de l’art et la créativité : des balades, des pique-niques, des journées à la mer l’été, des spectacles / ateliers au BRASS ou ailleurs. Ces activités permettent aux gens de tisser du lien, de créer du réseau entre eux.

Je suis convaincue que la culture permet de prendre du recul par rapport aux problèmes du quotidien et de voir les choses sous une autre perspective.

Dans vos missions, on peut lire : « sortir de l’isolement social, faire face au tourbillon émotionnel », et aussi « affronter les préjugés ». Que signifie, dans ce contexte, « affronter les préjugés » ?

Quand on parle de préjugés, on parle notamment de la femme qui se sépare, comme étant supposément responsable de son malheur (« tu l’as bien mérité »). Ou encore, de l’image de la femme solo qui pourrait devenir un danger aux yeux des couples, comme en ont témoigné certaines mamans que nous avons rencontrées…

 

Et « encourager l’empowerment »?

Cela signifie : amener les parents solos à avoir confiance en elles/eux et en leurs propres ressources pour faire face à leurs difficultés. Bien souvent, on a la solution en soi.

 

Comment, selon toi, les activités culturelles peuvent-elles aider à mieux vivre des périodes difficiles ?

Je suis convaincue que la culture permet de faire un temps de pause, de sortir de son quotidien. Quand nous sommes venu.e.s au BRASS voir le spectacle Cache-cache, nous nous sommes vraiment bien amusé.e.s. Pour certain.es, c’était la première fois qu’ils/elles allaient au théâtre. Ces moments permettent de prendre du recul par rapport aux problèmes et de voir les choses sous une autre perspective.