Déjà, j’écoute énormément de musique, je suis très curieux de tout ce qui se fait, toutes les sorties de rap indépendant francophone. J’essaie d’écouter toute la new gen parce que moi, en termes d’âge, j’en fais plus trop parti mais en même temps c’est une génération que j’aime trop parce qu’on est en train de casser tous les codes de la musique, tu vois, y’a de la pop, de la drum and bass, y a des musiques afro-caribéennes. On est en train de péter les cases de style. J’écoute énormément de musiques différentes, de plein d’époques différentes.
Pour les inspirations de ce que je raconte, bah c’est ce que je vis, ce qui m’entoure. Je parle beaucoup à mes adelphes queer mais sinon je parle d’amour, de fête, de dépression, de rapport à la famille, de rapport au corps. J’aspire pas à faire de la musique trop universelle, j’ai quand même envie d’avoir un propos que le plus grand nombre peut s’approprier. Même si je m’adresse principalement à des personnes queer, j’ai quand même envie d’emmener tout le monde avec moi dans mon propos et que même une personne cis het ( cisgenre hétérosexuelle) puisse s’identifier à ma chanson d’amour par exemple. J’ai envie de faire vibrer un truc à l’intérieur des gens queer ou pas queer.
J’ai quelques morceaux qui sont plus politiques que d’autres mais on a toujours peur ou on a longtemps eu peur de l’étiquette rap conscient, rap engagé parce qu’il y a peut-être une dimension trop moralisatrice, trop « moi je sais des choses que vous ne savez pas » et ça, je veux absolument l’éviter. Mais le rap est politique par essence, rapper quand t’es une personne queer c’est politique par essence. Donc oui, que je le veuille ou non, même si je rappe juste sur ma nouvelle paire de pompes ou sur le fait que je flex ou sur des histoires d’amour, ce serait quand même politique. J’apporte avec parcimonie des phases politiques dedans mais c’est pas non plus tout ce qui constitue mon projet. J’ai aussi envie de juste faire la teuf, j’essaye de trouver l’équilibre.