PHILIPPE

▲ Bons Baisers de Kinshasa

 

La télé ne marche plus chez lui. On riboute sa box, la télévision redémarre, check.

 

Maintenant, on peut s’occuper de la téléportation. Mais pour aller où ? Philippe réfléchit… Il veut d’abord être transporté dans le temps. Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo. Il avait 16 ans.

 

Puis Philippe choisit finalement de poser devant le stade Tata Raphaël à Kinshasa. Parce qu’il aime le football, mais aussi parce c’est un lieu qui a émaillé son histoire personnelle et celle du Congo.
– « C’est dans le quartier Matongé. Peu importe d’où vous venez, toutes les routes convergent vers ce quartier. Le stade a été inauguré en 1952 sous le nom ‘Roi Baudoin’. Je me rappelle avoir apporté des pierres pour aider à la construction du stade… Tous les élèves des écoles catholiques faisaient ça le mercredi, et ils avaient l’entrée gratuite au stade le dimanche. »

Plus tard, un autre souvenir :

– « Joseph Malula, le 3ème évêque congolais, y a été sacré. J’étais enfant de chœur. À peine 2 ans plus tard, les événements ont commencé. »

 

Le stade fut le décor de plusieurs moments marquants de l’indépendance. Mais si Tata Raphaël est connu à l’échelle planétaire, c’est parce qu’il a été, en 1974, le théâtre d’un des matchs de boxe les plus célèbres de l’histoire de l’humanité, à savoir : Mohamed Ali contre George Foreman. Quelques mois plus tôt, c’est le parrain de la soul music, James Brown, qui y faisait le show…

 

– « Ah, j’allais oublier : Pelé, le roi brésilien du football, est aussi venu dans ce stade. À l’époque où il était au sommet de sa gloire. Regardez cette photo ! Je n’y vois presque plus rien, mais est-ce que vous avez remarqué ses chaussures ? Ni Nike, ni Adidas… Il n’y a pas de marque sur ses chaussures. »